mercredi 16 juin 2010
vendredi 11 juin 2010
J’ai peur de la mort, cette condition m’inquiète beaucoup. Je veux engager toute l’énergie de vivre dans mon travail, cette énergie vitale qui me fait aimer la vie, j’ai du gout pour la vie -je peins des sexes qui jouïssent -je veux faire passer un message optimiste d’aimer la vie.
Je travaille avec la conscience du corps, de la respiration, le mouvement, la danse. Je fais appel aux couleurs qui viennent de mon enfance, aux formes qui sont naturelles pour moi, des formes très exubérantes, de la lumière de mon pays natal. Je fais jaillir des formes au nom d’une recherche de l’énergie vitale et lumineuse afin de partager cela avec les autres. La peinture a ce pouvoir de transformation, de changer la tristesse en joie. Je pense qu’il faut avoir conscience de ce que l’on jette dans le monde. Pour ma part, je veux jeter de la couleur et de la lumière dans le monde. Aussi je m’amuse beaucoup avec mon travail : je fais des essais, je n’ai pas peur d’effacer les choses d’avant, les choses passent. Le travail est une aventure en soi, je ne programme jamais, chaque tableau est une surprise au quotidien. C’est la peinture qui vient à moi, naturellement, j’efface, je recouvre, je conserve ou pas, les choses passent.
Une chose est sûre, c’est qu’il faut que ça soit la fête. Un grand paradoxe réside dans l’idée de fête, c’est l’envie d’attraper la joie par les cheveux, et violemment ! Aujourd’hui c’est presque sacré de faire la fête, il n’y a rien de plus beau que de mourir dans une fête. C’est le drame le plus haut ! La peinture c’est un peu ce drame de mourir dans un carnaval géant. Dans mon pays comme dans bien d’autres, le carnaval est sacré. C’est la carne levare c’est-à-dire la préparation au carême. A ce moment, tout est possible : les valeurs sont inversées, les pauvres deviennent riches, les riches pauvres, tout est permis… C’est une idée tout à fait exubérante et énorme !
